B... comme BeckettBachS’il y a quelqu’un qui doit tout à Bach, c’est bien Dieu. (Syllogismes de l’amertume) BanlieueL’avenir appartient à la banlieue du globe. (La tentation d’exister) BarbareToute civilisation exténuée attend son barbare, et tout barbare attend son démon. (De l’inconvénient d’être né) BarbarieLa nostalgie de la barbarie est le dernier mot de toute civilisation ; elle l’est par là même du scepticisme. (La chute dans le temps) BébéVoir dans chaque bébé un futur Richard III. (Aveux et anathèmes) BeckettIl avait toujours l’air d’être arrivé à Paris la veille. Il était resté intégralement anglo-saxon, et cela me plaisait terriblement. Il ne fréquentait pas les cocktails, se sentait mal à l’aise en société, n’avait pas de « conversation ». C'était un homme très simple, qui ne s’attendait pas à ce qu’on lui lance de savoureux paradoxes. Il n’aimait parler qu’en tête-à-tête, et il avait alors un charme extraordinaire. (Entretiens) Bien et malJe discerne de moins en moins ce qui est bien et ce qui est mal. Quand je ne ferai plus aucune distinction entre l’un et l’autre, à supposer que j’y parvienne un jour – quel pas en avant ! Vers quoi ? (Écartèlement) BiographeIl est incroyable que la perspective d’avoir un biographe n’ait fait renoncer personne à avoir une vie. (Syllogismes de l’amertume) BiographieDévorer biographie après biographie pour mieux se persuader de l’à quoi bon de n’importe quelle entreprise, de n’importe quelle destinée. (Aveux et anathèmes) Toute vie est l’histoire d’une dégringolade. Si les biographies sont tellement captivantes, c'est parce que les héros, et les lâches tout autant, s’astreignent à innover dans l’art de culbuter. (Aveux et anathèmes) BonheurSymboles du bonheur : ondulation, transparence, pureté, sérénité. (Le livre des leurres) BordelQui n’a vu un bordel à cinq heures du matin ne peut se figurer vers quelles lassitudes s’achemine notre planète. (Syllogismes de l’amertume) BrouillardLe brouillard est la neurasthénie de l’air. (Le crépuscule des pensées) |