J... comme je

 

Je

Dès que je sors du « je », je m’endors. (Aveux et anathèmes)

La rédemption a pour sens la disparition du pronom personnel. (Bréviaire des vaincus)

Jésus

Je déteste en Jésus tout ce qui est sermon, morale, promesse et certitude. Ce que j’aime en lui, ce sont ses moments d’hésitation – les instants réellement tragiques de son existence, qui ne me semblent pourtant pas les plus importants ni les plus douloureux qu’on puisse imaginer. Car, si la souffrance devait servir de critère, combien n’auraient pas le droit de se considérer, mieux que lui, fils de Dieu ? (Sur les cimes du désespoir)

Depuis 2.000 ans, Jésus se venge sur nous de n’être pas mort sur un canapé. (Syllogismes de l’amertume)

Jour

Le jour nous retire les dons que la nuit nous dispense. (La tentation d’exister)

Chaque jour est un Rubicon où j’aspire à me noyer. (Syllogismes de l’amertume)

Juif

Point d’être moins anonymes. Sans eux, les cités seraient irrespirables ; ils y entretiennent un état de fièvre, faute de quoi toute agglomération fait province : une ville morte est une ville sans Juifs. (La tentation d’exister)

Justice

L’homme escomptera toujours l’avènement de la justice ; pour qu’elle triomphe, il renoncera à la liberté, qu’il regrettera ensuite. (Histoire et utopie)

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