O... comme œuvre

Occident

C'est en vain que l’Occident se cherche une forme d’agonie digne de son passé. (Syllogismes de l’amertume)

Occidental

Tout Occidental tourmenté fait penser à un héros dostoïevskien qui aurait un compte en banque. (Syllogismes de l'amertume)

Odeur

L’odeur de la créature nous met sur la piste d’une divinité fétide. (Syllogismes de l’amertume)

Œil

L’œil a un champ réduit, il voit tout de l’extérieur. (Des larmes et des saints)

Œuvre

Ce qui fait durer une œuvre, ce qui l’empêche de dater, c'est sa férocité. (Syllogismes de l’amertume)

Presque toutes les œuvres sont faites avec des éclairs d’imitation, avec des frissons appris et des extases pillées. (Syllogismes de l’amertume)

Pour produire une œuvre « parfaite », il faut savoir attendre, vivre à l’intérieur de cette œuvre jusqu’à ce qu’elle supplante l’univers. Loin d’être le produit d’une tension, elle est le fruit de la passivité, le résultat d’énergies accumulées pendant longtemps. (La tentation d’exister)

Une œuvre n’existe que si elle est préparée dans l’ombre avec attention, avec le soin de l’assassin qui médite son coup. Dans les deux cas, ce qui prime, c'est la volonté de frapper. (De l’inconvénient d’être né)

Un ouvrage est fini quand on ne peut plus l’améliorer, bien qu’on le sache insuffisant et incomplet. On en est tellement excédé, qu’on n’a plus le courage d’y ajouter une seule virgule, fût-elle indispensable. Ce qui décide du degré d’achèvement d’une œuvre, ce n’est nullement une exigence d’art ou de vérité, c'est la fatigue et, plus encore, le dégoût. (De l’inconvénient d’être né)

Opprimés

On doit se ranger du côté des opprimés en toute circonstance, même quand ils ont tort, sans pourtant perdre de vue qu’ils sont pétris de la même boue que leurs oppresseurs. (De l’inconvénient d’être né)

Ouverture d’esprit

Je n’ai jamais été attiré par des esprits confinés dans une seule forme de culture. Ne pas s’enraciner, n’appartenir à aucune communauté – telle a été et telle est ma devise. (Exercices d’admiration)