Ascension du pic de Madamète (2.657 m)

Accès routier  : À la sortie Saint-Lary, prendre la D 929 qui se dirige vers l’Espagne et le tunnel de Bielsa. À Aragnouet-Fabian, prendre à droite la route qui mène au massif du Néouvielle. Au lac d’Orédon, bifurquer à droite pour suivre la route qui mène aux lacs d’Aubert et d’Aumar. Poste de péage l’été. Garer le véhicule au terminus de la route (parking 2.150 m).

Dénivelée  : 500 m.

Horaire : 3 à 4 h A & R.

Difficulté : Itinéraire sans complication jusqu’au col de Madamète. Pentes d’éboulis croulants pour accéder au pic. Enorme cairn, nanti d’un drapeau à prières tibétain.

Cartographie : Carte Rando Editions N°4 au 1/50.000ème Bigorre.

Bibliographie : Pierre Maes : 50 sommets sans corde Barèges/St. Lary/Loudenvielle/Luchon (Éditions Randonnées pyrénéennes, 1989). Pascal Ravier : L’aventure du Néouvielle (Cairn, 2009). Vincent de Chausenque : Les Pyrénées, ou voyages pédestres dans toutes les régions de ces montagnes, depuis l'Océan, jusqu'à la Méditerranée (Monhélios, 2006)

Du parking, prendre le large chemin qui file au Nord en laissant derrière lui le lac d’Aubert. On est sur le GR 10, balisé rouge et blanc, relativement fréquenté à la belle saison, il mène au col de Madamète puis bascule versant Aygues-Cluses et rejoint le Pont de Gaube, autre départ possible.

On longe la rive droite du lac d’Aumar, avant de s'élever sur le bourrelet qui le sépare du lac d'Aubert. On se trouve au cœur de la Réserve Naturelle du Néouvielle, réputée pour la beauté de ses paysages. Dès le départ, la cible est en vue à l’extrémité de la crête qui s’étire au Nord-Est de la hourquette d’Aubert jusqu’au pic d’Escoubous, puis de Madamète.

Sur notre gauche, le Ramougn et le Néouvielle, qui, d’année en année, se voient dépouillés de leurs parures neigeuses par le réchauffement climatique. Les géologues nous apprennent que le Néouvielle se trouve dans la zone axiale des Pyrénées centrales et qu’il est majoritairement (groupe pic Long/Campbiel excepté) constitué de pluton (massif cristallin formé de roches magmatiques) installé au Carbonifère, il y a 300 millions d’années. C'est durant la glaciation du quaternaire [2 millions d’années] que le paysage actuel a pris corps. Les glaciers ont creusé des cirques et des vallons ; les précipitations et les eaux de fonte ont donné naissance à des torrents et des cascades qui viennent alimenter soixante-dix lacs d’origine glaciaire, dont les plus connus sont les lacs de Cap-de-Long, d’Orédon, de l’Oule, d’Aubert et d’Aumar, auxquels nous tournons le dos pour pénétrer dans une grande combe pierreuse.

Le massif du Néouvielle, devenu réserve naturelle en 1935, intégré au Parc National des Pyrénées en 1967, se trouve au centre des montagnes situées entre Luz et Saint Lary. Le plus haut sommet, le pic Long (3.192 m), fut conquis par le Duc de Nemours en 1846. Le Turon de Néouvielle avait été gravi par le physicien Henri Reboul & l’astronome Jacques Vidal en 1787 pour servir la cause de la science : entreprendre des opérations de nivellement et des mesures d’altitude. Ce fut le premier "3.000" à tomber aux Pyrénées. Le 10 juillet 1847, le naturaliste Vincent de Chausenque, âgé de 65 ans, posait le pied sur la cime inviolée du Néouvielle et il y resta 3 heures à savourer son succès avec son guide, Bastien Teinturier.

La montagne s’embrase au soleil, la luminosité donne au ciel une profondeur céruléenne : le fameux bleu Néouvielle, si difficile à rendre pour les peintres. Les buissons de rhododendrons, les gentianes et les anémones ajoutent la touche de poésie nécessaire à toute escapade en montagne.

Les banquettes herbeuses se succèdent, agrémentées de cascades et de bosquets de pins à crochets. Sentier, comme toujours dans une région granitique, truffé de racines et de rochers affleurant.

De ressaut en ressaut, on arrive à un promontoire qui surplombe le Gourg de Rabas (2.400 m), cuvette d’eau aigue-marine que l’on contourne par la droite sur un enchevêtrement de blocs de granit plus ou moins stables. Traversée qui donne lieu à quelques acrobaties. En fond d’écran, le sourcilleux pic de Madamète, plus fréquenté car plus accessible que son voisin de palier.

Le sentier reprend dans un vallon encombré de blocs erratiques (névés jusqu’à la mi-juillet).

Col de Madamète (2.510 m). Entre le pic de Madamète & celui d'Estibère.

Des cairns en partie éboulés indique une ancienne voie qui montait à la cime en allant droit au but ou presque. Zigzags dans la caillasse.

Il est préférable d’enfiler la sente qui part à flanc en direction d’un rognon rocheux caractéristique.

Tourner le dos à cet affût naturel pour attaquer le pic par son revers septentrional.

Suivre la sente qui serpente à travers les rampes d’éboulis.

Bien que d’altitude modeste, le Madamète se révèle un belvédère de choix sur le massif du Néouvielle, ses lacs et ses satellites, à commencer par l’Estibère, plus haut de 6 à 7 m. Au Sud, le pic Bugatet, le pic Méchant, l’Estaragne, le Campbiel, la Hourquette de Cap de Long, le Ramougn et le Néouvielle. Au Sud-Sud-Ouest, le Vignemale ; à l’Ouest, les pics de Barbe-de-Bouc, d’Ardiden, du Balaïtous, du Barbat, du Gabizos et du Cabaliros. Au Nord trône le pic du Midi de Bigorre ; plus à l’Est, le pic Allemand, le pic de Contadé et celui des Quatre Termes, les pics d’Aygues-Cluses, d’Arbizon, de Bastan et de Maubermé. Rien que du beau linge.

Retour : Afin de varier les plaisirs, suivre à l’Ouest la crête rocailleuse qui relie le Madamète au pic dets Coubous (2.647 m), dont nous sépare une brèche qui servira de voie de descente pour revenir sur le lac d’Aumar.