Ascension du Roca Colom (2.510 m)

Accès routier  : A Villefranche-de-Conflent, prendre la route de Mont-Louis puis aussitôt après le Pont Saint-André, la D 6 qui dessert Sahorre, Py et Mantet. La route, sinueuse et étroite, doit être empruntée avec précaution, les croisements y sont difficiles et les éboulements fréquents. Laisser la voiture au col de Mantet (1.760 m) où a été érigé une stèle à la mémoire du naturaliste et militant écologiste Georges Bassouls.

Dénivelée  : 800 m.

Horaire : 6 à 7 heures A & R.

Difficulté : Randonnée facile mais nombreux passages hors sentier. Se méfier du brouillard, fréquent dans le massif.

Cartographie : Carte N°10 Canigou au 1 : 50.000 de Rando Editions.

Bibliographie : Pierre Maes : 50 sommets sans corde dans les Pyrénées St-Girons, Andorre, Font-Romeu (Editions Randonnées Pyrénéennes, 1991) Miguel Angulo : 1.000 Ascensions VI De l'Andorre au Cap de Creus (Editions Elkar, 2002)

Photographies : Cliquer sur les minatures pour agrandir les photos, garder le pointeur sur le cliché pour la légende.

Prendre la piste qui démarre au col puis aussitôt à droite le sentier de chasseur qui monte en sous-bois. On dépasse plusieurs sources, dont la Fontaine de Mouscaillou (2.100 m), où il est bon de remplir sa gourde car on ne trouvera plus d'eau sur le parcours. Le cheminement traverse deux clairières avant de déboucher au Pla Ségala (2.255 m).

 

A ce niveau, il faut filer plein sud, en direction du Portillon de Roja, la plupart du temps hors balisage. Une sente pratiquement effacée court dans ces pâturages déserts (?) en lisière de la forêt, il est prudent de bien repérer les lieux en prévision du retour.

 

Le ciel se couvre sérieusement, au loin le tonnerre gronde, on, scrute l'horizon perdu dans les nuées, nous décidons de poursuivre malgré une première averse. Après avoir laissé derrière nous plusieurs mamelons plantés de pins clairsemés, on atteint une clôture, pour le moins curieuse dans cette steppe désolée. Elle semble marquer la limite entre la réserve naturelle du Mantet et celle, non moins sauvage, de Py. On est environ à 2.400 m d'altitude. A gauche, le vallon des Conques, plus loin celui des Esquerdes de Roja. Toujours pas âme qui vive, ni homme ni bête. Seuls un couple de vautours plane dans l'air saturé d'électricité.

 

L'orage se rappoche, ses déflagrations emplissent la montagne d'une lourde atmosphère, malgré cela la température chute brusquement. Nos polaires enfilés, nous décidons de pousser jusqu'à la cime de Pomarole, à quelques encablures de la frontière espagnole. Encore une montagne russe, nous y sommes. Il faut tirer un peu à droite, traverser des pelouses grillées jonchées de monolithes en ruines pour atteindre le sommet (2.455 m). Un obélisque de pierres blanches se dresse à la pointe d'un affleurement granitique.

 

A droite, en contrebas de la crête, une harde d'isards. Notre avancée dans le brouillard ne les a pas alertés, ils sont une bonne cinquantaine, cherchant leur pitance dans les touffes d'herbes rabougries. Nous sortons nos appareils photos juste à temps. Ils décampent calmement après avoir jugé que nous ne représentions qu'un danger mineur. L'orage se déchaîne au-dessus de nos têtes, les éclairs se multiplient. Plus inquiétant, les nappes de brume nous enveloppent, se condensent et s'épaississent. Le Roca Colom attendra une prochaine fois, il est désormais invisible. La sagesse commande de rebrousser chemin. Nous nous voyons mal, sans provisions ni couchage, passer la nuit dans la grotte qui a dû servir d'abri à plus d'un berger. Une averse de grêle nous surprend à la descente. La visibilité ne dépasse pas dix mètres, c'est à peine si nous distinguons la trace qui traverse le no man's land du Pla de Ségala, mieux vaut ne pas la lâcher d'une semelle ! Nous rejoignons le col sous la pluie battante. Attention aux glissades en sous-bois !