Ascension des Spijeoles (3.086 m)

Accès routier  : De Luchon, prendre la D 618 en direction du col de Peyresourde puis la D 76 vers les Granges d'Astau, terminus de la route (1.130 m). Si on démarrait la rando à partir de là, la denivelée avoisinerait les 2.000 m, ce qui est tout de même sévère. Il est donc préférable de passer la nuit au refuge d'Espingo (1.950 m), que l'on atteint en deux bonnes heures (800 m de dénivelée, 2h). Le mieux est de partir des Granges en fin d'après-midi. Un refuge bien placé, bien équipé, mais mieux vaut ne pas s'attendre à un repas gastronomique. Certains choisissent de bivouaquer aux alentours. Des goûts et des couleurs...

Dénivelée  : 1er jour : 800 m. 2e jour : 1.200 m.

Horaire : 2e jour : 5 à 6 h A & R.

Difficulté : Vu du Quayrat, de le la Tusse de Montarqué ou du Perdiguère, le pic des Spijeoles semble réservé aux escaladeurs. Son cône terminal impressionne et on se doute bien qu'on n'en foulera pas la cime sans passer par quelques difficultés. L'expérience aidant, on va dire que c'est un sommet accessible à tout randonneur capable d'effectuer 1.200 m de dénivelée dans un décor austère et minéral. Le néophyte y réfléchira à deux fois, surtout en cas d'incertitude météorologique. La traversée des névés supérieurs peut réclamer l'usage d'un piolet et de crampons. Petite escalade finale.

Cartographie : Carte Rando éditions N°4 au 1/50.000ème Bigorre.

Bibliographie : Henry Russell : Souvenirs d’un montagnard (Éditions Pyrémonde 2004). Pierre Maes : 50 randonnées dans les Pyrénées (Arrens-Marsous/Gabas/Gourette/Lescun (Editions L'Astrolabe, 1989). Georges Véron 100 Randonnées dans les Hautes-Pyrénées (Éditions Randonnées Pyrénéennes, 1987).

Du refuge d'Espingo (1.950 m), prendre le sentier partiellement empierré qui se dirige vers le Sud et le refuge du Portillon (ou Jean Arlaud). On contourne les lacs de Saussat (1.920 m) puis on monte tranquille vers le fond du cirque dominé par la Tusse de Montarqué.

Attention : au niveau d'un ancien verrou glaciaire, juste avant une passerelle (2.010 m), on trouve à droite un cairn indiquant le début de la voie. On grimpe plutôt raide, en amples lacets. La végétation se rarifie. Au sommet de la butte, la sente disparait peu à peu pour céder la place à un cheminement cairné.

On progresse sur le flanc Sud-Ouest du Spijeoles, gravit une barre rocheuse puis traverse d'immenses gravières. Il y a un proverbe mongol qui dit que le bonheur de l’homme réside dans la nature sauvage, on baigne en plein dedans. Des rocs de toutes les tailles jonchent le parcours, certains de la carrure d'une maison de deux étages.

Belle vue au passage sur les pics du Seil de la Baque, au-dessus desquels s'amoncellent des nuages qui ne présagent rien de bon.

Après avoir traversé ces champs de ruines, on est amené à franchir des petits névés modérement pentus. Les crampons peuvent être utiles en début de saison. On suit toujours les cairns, relativement abondants.

En prenant de l'altitude, on découvre au fond de son cratère le lac glacé du Portillon, d'une incroyable couleur d'émeraude. A peine midi, le ciel se couvre, des rafales d'un vent glacial nous obligent à enfiler les polaires. La pente s'accentue et on louvoie entre de gros blocs de granit rosâtre dont on craint qu'ils ne s'éboulent sur notre passage. On regarde le ciel, des bancs de brume nous enveloppent, une pause et on continue.

Après le passage d' une barre rocheuse, on atteint la base de la pyramide sommitale. L'escalade assez raide mais sans difficulté d'une cheminée permet d'accéder au culmen de ce beau 3.000.

C'est toujours un instant magique que d’arriver à un sommet et, malgré une maigre visibilité, cette ascension ne déroge pas à la règle. Une suprise de taille nous y attend : une guirlande de fanions bouddhistes, similaire à celles qui ornent les cols et les sommets du Népal et du Tibet, est déployée entre les chandelles de pierres. Tashi Delek. Au départ, il était prévu de poursuivre jusqu'au Gourdon mais le vent, le brouillard et le crachin nous en dissuadent.