Randonnée à l'Urkulu ou Urculu (486 m)

Accès routier  : De Saint-Jean-Pied-de-Port, prendre la D 428 qui se dirige plein Sud. Ne pas s'étonner de doubler des files de randonneurs ployant sous leur sac à dos, c'est le chemin emprunté par les pèlerins de Compostelle. Cette route historique dite "Napoléon" passe devant l'auberge d'Orisson, et suit aussi le GR 65 qui conduit à Orbaizeta (ou Orbaitzeta), versant espagnol. Au col d'Elhursaro marqué d'un calvaire, les pèlerins la quittent pour prendre à droite la D 128 qui descend sur Arnéguy. On atteint 3 km plus loin le col d'Arnostéguy (1.239 m) et la borne frontière N°205, point de départ de la balade.

Dénivelée  : 200 m.

Horaire  : 1 à 2 h A & R.

Difficulté : Aucune par temps clair, mais s'abstenir en cas de brouillard. Prévoir coupe-vent en toute saison, il souffle en permanence sur les hauteurs un vent dont la tonicité ne fait aucun doute mais dont mieux vaut se prémunir. Provision d'eau en période estivale.

Cartographie  : Carte IGN 1346 OT Saint Jean Pied de Port.

Historique : Le col d'Arnostéguy relie depuis des temps immémoriaux les deux versants des Pyrénées, à savoir le pays de Cize en pays Basque et la vallée d'Aezkoa (Orbaizeta) en Navarre. La voie romaine qui reliait Bordeaux à Astorga via Dax et Pampelune passait par le col voisin de Bentarte, emprunté depuis le néolithique par les pasteurs lors de leurs transhumances, plus tard par les légions romaines venues de Navarre pour pacifier la région. À l’époque des grandes invasions, transitèrent par là Sveves, Vandales, Wisigoths et Alains. Puis vinrent les Maures. Comme quoi les migrations ne datent pas d’aujourd'hui.

L'itinéraire ne pose aucun problème d'orientation attendu que la cible est clairement visible à l'Est. Au col, on trouve un large chemin de char qui croise des sentes de moutons et s'élève à travers des buttes herbeuses dans sa direction avant de s'étrécir. Ça monte doucement mais sûrement.

On longe peu ou prou la ligne frontalière, la pente se redresse, on louvoie entre les affleurements rocheux avant d'atteindre la selle qui sépare l'épaule de l'Urkulu de la cime principale (panneau indicateur).

Gagner la base de la tour puis y grimper n'est dès lors plus qu’une formalité. Des pierres empilées servent de marchepied.

Les vestiges impressionnent. Haute de près de quatre mètres et d'un diamètre d'une vingtaine de mètres, la tour est constituée de blocs calcaires mesurant plus de trois mètres, elle aurait été à l’origine coiffée d'un toit conique et surmontée d'un emblème romain. Selon les historiens, cette construction n’aurait pas été un fort ou une redoute mais le symbole de la présence romaine en ces lieux. Elle aurait été édifiée en 28 av. J.C. par le proconsul Marcus Valerius Messalla Corvinus pour célébrer sa victoire sur les Tarbelles (peuplade proto-basque), victoire qui lui livrait l'Aquitaine. Quoi qu’il en soit, on peu difficilement trouver meilleur observatoire. Les légions romaines restèrent longtemps en garnison à Saint-Jean-le-Vieux, étape mentionnée dans l'itinéraire d'Antonin. Cette zone qui a été le théâtre de sanglants conflits est aujourd'hui un havre de paix où le pastoralisme est resté vivace et où les animaux vivent en semi-liberté. Ne pas les importuner.

A proximité de la tour se trouvent une boite aux lettres métallique et la borne frontière N°206. A cette altitude, on se trouve, comme souvent au pays Basque, au-dessus du plafond nuageux et enveloppé d’une brume qui estompe les contours et occulte l’horizon. Les fonds de vallée disparaissent sous un tapis de vapeurs flottantes, et seules les plus hautes cimes parviennent à émerger.

Par bonne visibilité, le panorama est en principe particulièrement étendu puisqu’on peut voir l’Errozate et la forêt d'Orion, les peñas de Haya, le Hautza, la Rhune, le Gorramendi, l’Iparla, l’Artzamendi, le Baygoura, le Behorléguy, le Soum Couy et l’Anie, l’Orhy, l’Ansabère, l’Acherito, le Mendizar, le Bisaurin, la peña Forca, etc. Mais en l’occurrence, on devra se contenter de preuve faire preuve d’imagination.

Plutôt que de revenir sur ses pas, poursuivre au Nord à travers une zone karstique puis descendre dans une cuvette herbeuse d’où on surplombe les cabanes d’Urculu.

A ce niveau, récupérer une route asphaltée dont on suit les lacets jusqu’à l’intersection avec la D 428. Repartir sur la gauche pour revenir au col d'Arnostéguy. Belle vue à l'Ouest sur le pic de Lezar Athéka (1.409 m) qui domine le col de Bentarte et la fontaine de Roland.