Génie(s)
Il n'y a pas d'aspiration plus haute, pour la civilisation, que de préparer et d'engendre le génie. (Origine et fin de la tragédie)
Le génie n'est peut-être pas si rare, mais il lui manque les cinq cents mains nécessaires pour maîtriser le kairos, le moment propice, et saisir l'occasion aux cheveux. (Par delà le bien et le mal)
Le « génie » est la machine la plus sublime qu'il y ait – par conséquent aussi la plus fragile. (La Volonté de puissance)
Gouverner
J'ai tourné le dos aux maîtres de l'heure lorsque je vis ce qu'ils appellent gouverner : trafiquer et marchander avec la canaille. (Ainsi parlait Zarathoustra)
Grand(s) homme(s)
Un géant en appelle un autre à travers les intervalles désertiques des temps et, sans prendre garde aux nains bruyants et turbulents qui grouillent à leurs pieds, perpétuent le haut dialogue des esprits. (Considérations intempestives)
C'est mal comprendre les grands hommes que de les considérer du point de vue mesquin d'un quelconque intérêt général. Que l'on ne puisse tirer d'eux aucun profit, c'est peut-être justement ce qui fait leur grandeur . (Crépuscule des idoles)
Les grands hommes, comme les grandes époques, sont des explosifs dans lesquels s'accumule une force colossale. (Crépuscule des idoles)
Ce qui sert de nourriture et de tonique à une catégorie d'hommes supérieurs est presque inévitablement un poison pour une espèce différente et inférieure. (Par delà le bien et le mal)
Un peuple est le détour que prend la nature pour produire six ou sept grands hommes – et s'en tenir là. (Par delà le bien et le mal)
Les grands hommes sont des êtres dangereux, créés par le hasard, des exceptions et des tempêtes. (La Volonté de puissance)
Gratitude
Il est des âmes serviles qui poussent si loin la reconnaissance des bienfaits reçus qu'elles s'étranglent elles-mêmes avec le cordon de la gratitude. (Humain, trop humain)
Guerre(s)
L'état normal est la guerre : nous ne concluons la paix que pour des époques déterminées. (Le Livre du philosophe)
On peut dire au détriment de la guerre : elle abêtit les vainqueurs, rend méchants les vaincus. En faveur de la guerre : elle introduit la barbarie par les effets susmentionnés, et rapproche ainsi de la nature. Elle est sommeil et hivernage de la civilisation, l'homme en sort plus fort pour le bien comme pour le mal. (Humain, trop humain)
C'est renoncer à la grandeur de la vie, que renoncer à la guerre. (Crépuscule des idoles)
La guerre est une école de liberté. (Crépuscule des idoles)
L'important n'est pas la bonne cause, mais la bonne guerre. (Fragments posthumes)
Vous dites : « C'est la bonne cause qui sanctifie la guerre* ». Moi je dis : « C'est la bonne guerre qui sanctifie toute cause ». (Ainsi parlait Zarathoustra)
Vous devez aimer la paix comme un moyen de guerres* nouvelles, et préférer la paix courte à la longue. (Ainsi parlait Zarathoustra)
Une société qui repousse, définitivement et par instinct, la guerre et l'esprit de conquête est en décadence : elle est mûre pour la démocratie et le régime des épiciers. (La Volonté de puissance)
Guerre des classes
Rien de plus terrible qu'une classe servile et barbare qui en est venue à considérer son mode d'existence comme une injustice et qui se dispose à venger son droit, non seulement pour son compte mais pour celui de toutes les générations. (La Naissance de la tragédie)