Durant des millénaires, la haute montagne – grosso modo au-delà de 2.500 m d’altitude –, a inspiré l’effroi et la répulsion ; dans l’âme populaire il s’agissait d’un monde hostile, habité par des démons et des esprits maléfiques, on l’assimilait couramment au Royaume de la Mort – ce qu'elle était du reste pour les téméraires. Les superstitieux en faisaient la demeure de créatures fabuleuses, fées, elfes et autres génies habiles aux sortilèges et guérisons miraculeuses. Du Pays Basque aux Pyrénées orientales, on trouve sur les sommités divers monuments mégalithiques (dolmens, menhirs, cromlechs, pierres gravées) qui attestent que des rites s’y déroulaient, culte solaire ou astral, offrandes propitiatoires aux divinités de la fécondité, invocations aux forces élémentaires, brasiers, sacrifices peut-être. Avec l’implantation du christianisme, ce sont des monastères, des ermitages, des lieux de retraite spirituelle que les religieux et leurs ouailles édifieront en montagne. Une légende raconte que Valerius, le premier évêque du Couserans, ne craignit pas de traverser des forêts infestées d’ours et de loups pour ériger une croix au mont Valier en 450, croix fut remplacée en 1672 par l’évêque Bernard de Marmiesse. Fra Salibena, un moine franciscain, narre l’ascension épique du Canigou par Pierre III d’Aragon l’année de son avènement au trône en 1276 lors de laquelle il dut affronter un dragon volant. Il ne faisait pas bon approcher de trop près les cieux à cette époque. L’absence de voies de communication ou de routes carrossables au-dessus de 1.500 m d'altitude explique que la haute montagne soit longtemps restée terra incognita. Accessibles à partir du fond des vallées, existaient bien des cols, des ports ou des hourquettes, mais on n’y parvenait qu’à pied, au mieux en solipède, en empruntant vieux sentiers de bergers et vires de brebis, autant dire que le périple s’effectuait aux risques et aux périls de l’utilisateur. Des chemins mieux entretenus, transfrontaliers ou non, parcouraient les principales voies de transit, et permettaient aux villageois d’échanger leurs produits, aux caravanes de porteurs chargés de denrées diverses (sel, épices, tabac, étoffes, etc.) et aux colporteurs de passer d’une vallée l’autre. Dans certains endroits, des chemins muletiers, pavés de cailloux et de dalles, parfois garnis d’un muret et enjambant des ponts moyenâgeux, desservaient des mines de plomb ou de cuivre. Il en subsiste plusieurs dans les Pyrénées, dont celui creusé dans la muraille de Barroude qui rejoint la Vallée d’Aure par le port de Barroude et le vallon de la Géla. Le Camino de la Madera, qui mène de Viados à Rioumajou par le col de la Madera, fut construit pour acheminer les arbres abattus dans la vallée de Chistau aux scieries de Rioumajou. Si, nécessité fait loi, les cols voyaient passer des caravanes, il n’en était pas de même des pics. Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, l’ascensionnite aiguë n’avait pas encore frappé les touristes qui prenaient les eaux aux thermes de Luchon, Cauterets et Ax-les-Thermes et on ne s’aventurait guère en altitude. Il faut des raisons impérieuses pour gravir une haute montagne, affronter de multiples difficultés et désagréments. La cartographie, voilà une excellente raison. Avant la Révolution, une commission du Service de Géographie charge des officiers militaires de délimiter le tracé de la frontière franco-espagnole. De 1786 à 1791, Reinhart Junker (versant français) et Vicente de Heredia (versant espagnol) parcourent la chaîne de l’Océan à la Méditerranée, édifient de concert des tourelles sur nombre de sommets et consignent leurs observations afin d’établir ou de rectifier la cartographie de la région. Heredia va se distinguer en « stationnant » soixante-dix sommets du Haut-Aragon, Junker parachèvera ses travaux en 1795 en réalisant une Carte des frontières des Pyrénées depuis la vallée de Barèges jusqu’à l’Océan où figure le versant espagnol. Les militaires n’ont pas été les derniers à ascendre les sommets, ne sont-ce pas des postes d’observation idéals ? À l’automne 1792, Ramond sera surpris de trouver au sommet du Taillon un corps de garde espagnol, préposé à la surveillance de la frontière. « Le rôle des militaires dans la découverte des Pyrénées est immense » affirme non sans raison l’historiographe Henri Béraldi. À la même époque, le géographe minéralogiste Henri Reboul, accompagné du chimiste Jacques Vidal, accomplit plusieurs ascensions dont celles du Pic d’Anie, du Pimené, du pic du Midi de Bigorre, du Grand Quayrat. Ils sont les premiers à enlever officiellement un "3.000" : le Turon de Néouvielle (1787). Là encore, la conquête de la haute montagne n’est pas un but en soi mais le moyen d’arriver à des fins scientifiques : mesurer l’altitude des principaux sommets, effectuer des relevés topographiques. En 1787, Reboul et Vidal voient arriver au lac d’Oncet la caravane du cardinal de Rohan, en exil à Barèges après son implication dans l’affaire du collier de la Reine. Parmi eux un certain Ramond de Carbonnières, le futur « inventeur des Pyrénées ». Entre les trois hommes les informations circulent, Reboul donne à Ramond une planche où figure le profil de la chaîne vue du Pic du Midi de Bigorre. Passation de témoin. L’ascension du Pic du Midi, du Turon et du Bergons, la découverte de Gavarnie et de la Brèche, enthousiasment Ramond qui publie quelques mois plus tard Observations faites dans les Pyrénées, pour servir de suite à des observations sur les Alpes. De retour dans les Pyrénées en 1792, il focalise son attention sur le Mont-Perdu dont il découvre, ébloui, la majesté en parvenant à la brèche de Tuquerouye : « Voilà le Mont-Perdu ! Voilà le Mont-Perdu !, se disait-on l’un à l’autre ! Et cependant personne ne le démêlait encore dans ce chaos de rochers, de neiges et de vapeurs. C'est le Dieu, dont la présence est sentie plus qu’aperçue, et qui se manifeste dans tout ce qui l’environne avant de se révéler lui-même. » Jamais rien de pareil ne s’était offert à sa vue, c'est la montagne de sa vie et ses multiples campagnes ne feront que renforcer son intérêt pour sa géologie si typique. Son maître projet va être de montrer, fossiles marins à l’appui, que le massif calcaire du Marboré est d’origine sédimentaire. Géologue, naturaliste, géologue, minéralogiste, herborisateur, paléontologue autant que dessinateur et prosateur au style limpide, aux descriptions époussetées du fatras fantasmatique, Ramond se montre autant attiré par le Cirque de Gavarnie que par les Oules d’Estaubé et de Troumouse, qu'il va explorer de fond en comble. Se joindront à lui tantôt le naturaliste Picot de La Peyrouse tantôt le botaniste Jean Florimond de Saint-Amans, ou encore le conquérant du Petit Vignemale : le professeur d'histoire naturelle La Beaumelle. Ecologique avant l’heure, Ramond manifeste des 1792 – ce qui sera une caractéristique du pyrénéisme –, un absolu respect pour la nature, et il ne va se priver de fustiger les ravages environnementaux, destruction de la faune et de la flore, déforestation intensive – ainsi ce passage : « L’on ne reconnaît guère [dans la nature] la main des hommes qu’à des destructions. Toujours abusant et ne réparant rien, ils dévastent à l’envi ce qui ne leur a rien coûté. C'est le triste spectacle que présente la majeure partie des Hautes-Pyrénées : toujours la cognée et jamais le plantoir. » Ramond fera la conquête du Perdido le 10 août 1802, aboutissement d'un siège de dix années ponctué d’observations visionnaires, consignées dans Voyages au Mont-Perdu et dans la partie adjacente des Hautes-Pyrénées, véritable pierre angulaire du pyrénéisme. En 1804 est muté à Bayonne Vincent de Chausenque, officier topographe du génie. Il effectue l’ascension de la Rhune et celle du Midi de Bigorre. C'est le début d’une passion attisée l’année suivante par sa rencontre avec Ramond, croisé aux cascades d'Escoubous. Dégagé « des mille et une chaînes qui retiennent l’homme asservi », il s’installe définitivement dans la région de Cauterets en 1822, multiplie les excursions avec le guide Jean Latapie. Deux montagnes lui tiennent particulièrement à cœur : le Vignemale et le colossal Néouvielle. Jugeant le glacier d’Ossoue impraticable, Chausenque et son guide tentent de gagner la Pique Longue par la crête du Petit Vignemale mais doivent s’avouer vaincus à la seconde pène (3.204 m), qui porte aujourd'hui le nom de Pointe Chausenque. Après un séjour dans les Pyrénées orientales lors duquel il gravit le Canigou, il enlève le pic de Ger réputé infaisable, tente sans succès l’Ardiden. En 1826, long périple dans le val d’Aran, le Couserans et l’Ariège, encore très inexplorés. Il publie en 1834 le récit de ces multiples voyages : Les Pyrénées, ou voyages pédestres dans toutes les régions de ces montagnes, depuis l'Océan, jusqu'à la Méditerranée, contenant la description générale de cette chaîne, des observations botaniques et géologiques, et des remarques sur l'histoire, les mœurs et les idiomes des diverses races qui l'habitent ; avec une carte et quelques vues des Pyrénées. L’ouvrage, où s’entremêlent récits de courses, études sur la flore, la faune et la géologie, considérations ethnologiques et philosophiques, connaît un vif retentissement et fait éclore de nombreuses vocations. Obnubilé par le Néouvielle, Chausenque embauche le guide Bastien Teinturier pour s’en emparer. Le 10 juillet 1847, ils partent à cheval de Barèges en pleine nuit, montent jusqu'au plat de Lienz puis poursuivent à pied, passent au lac de la Glère, franchissent la brèche des Tourettes (devenue Brèche de Chausenque), descendent sur le glacier qu’ils n’ont qu’à remonter pour vaincre le sommet. Ils y restent 3 heures à savourer leur succès. Chausenque est âgé de 65 ans, il vient de réaliser son rêve. Les années suivantes, il procède à la revue et à la correction de son livre dont la seconde édition paraîtra en 1854 avec 400 pages supplémentaires. Plus de mille pages au total, c'est l’ouvrage de référence. Vénéré par Russell et les pyrénéistes de l’époque, Chausenque sera nommé Président d'honneur de la société Ramond à 85 ans. Entre-temps, de 1825 à 1827, les ingénieurs géographes Peytier et Hossard (section occidentale), Corabœuf et Testu (section orientale) triangulent les Pyrénées, ce qui les conduit à gravir dans des conditions terribles les grands sommets belvédères (Palas, Balaïtous, Troumouse, Montcalm, Pique d’Estats...). « À une époque, écrit Russell à ce sujet, où l’art des ascensions venait de naître, où l’amour-propre ne jouait aucun rôle, où il fallait chercher sa voie en tâtonnant, en louvoyant dans le brouillard, les précipices et l’inconnu, sans cartes, sans guides sérieux, et sans piolets, il y avait là vraiment de l’héroïsme, le mot n’est pas trop fort. » Un quart de siècle plus tard, les travaux des géographes sont tombés dans l’inconnu. La Description de la chaîne trigonométrique des Pyrénées de Corabœuf imprimée en 1832 se couvre de poussière. De 1848 à 1851, les topographes prennent le relais des géodésiens : les capitaines Tabuteau, Loupot, d’Avout, Saget, Pétard, Hulot, etc. sont chargés de la triangulation de second ordre. Vont être gravis le Batoua, le Campbiel, l’Arriel, le Gavizo-Cristail, etc. Leurs travaux, les itinéraires suivis vont, comme ceux de leurs prédécesseurs, sombrer dans le gouffre de l’oubli. En 1858, début de la carrière de Russell, les principaux sommets sont foulés : l’Allemand Friedrich von Parrot et Pierre Barrau ont conquis le Pic de la Maladeta et le Gallinero (1817) ; les guides Henri Cazaux et Bernard Guillembet, le Vignemale (1837) ; Albert de Franqueville et Platon de Tchihatcheff, l’Aneto (1838) ; Philippe d’Orléans, duc de Nemours, le Marboré et le pic Long (1846) ; le Britannique Henry Halkett et les guides Pierre Redonnet & Pierre Barrau fils, le Posets (1856). Le Haut Luchonnais est le domaine de Toussaint Lézat qui en gravit régulièrement toutes les éminences, la vallée d’Ordesa et le val d’Aran reçoivent la visite d’Alfred Tonnellé, qui s’empare de la Forcanada (1858). En 1862, parait la carte d’état-major de Luz-Saint-Sauveur au 80.000e, aboutissement des travaux entrepris depuis un demi-siècle par les officiers géographes. « Ce n’était pas une carte alpiniste – le mot n’existait même pas – mais une carte militaire, montagnarde par surcroît : elle semblait un cadeau fait par les militaires aux montagnards, qui la reçurent comme un bienfait. » écrit Béraldi. La même année, Packe publie le premier guide destiné aux true climbers : A guide to the Pyrenees (Luchonnais principalement), que son ami Russell s’empressa de mettre à profit. Les premières ascensions de Russell vont être des redites, celles du Néouvielle, du Pimené, de l’Ardiden, de la Brèche, du Mont-Perdu par Tuquerouye, autant d’hommages rendus à Ramond et Chausenque. Le 19 août 1864, se déroule une soirée historique au fond de la salle de restaurant de l'Hôtel des Voyageurs à Gavarnie. Russell et quelques amis, le botaniste et géographe Charles Packe (vainqueur de la Munia), le pasteur Emilien Frossard et Farnham Maxwell-Lyte, propriétaire des sources sulfureuses du val du Moudang et féru de photographie, fondent en hommage à Carbonnières la Société Ramond sur le modèle de l'Alpine Club, créé à Londres en 1857, auquel Russell et Packe appartiennent déjà. L’âge d’or du pyrénéisme débute. "Voilà la grande époque, écrit Beraldi, Assaut furieux doublé d'une exploration à fond. Et recommencement total de la découverte des Pyrénées. Nulle répétition, nulle redite. Immensément d'inédit quant au fond. Et tout, absolumment tout, renouvelé par l'allure." Il n’existe pas, à notre connaissance, de liste officielle des "premières" pyrénéennes, la chronologie que nous vous proposons a été établie après recoupements à partir de multiples sources. Il faut la prendre comme une base de recherche, certaines "premières" connues restant officieuses ou controversées. Il va sans dire que diverses cimes pyrénéennes ont été sinon foulées du moins approchées à de multiples reprises depuis le néolithique (9.000 av. J.C. – 3.300 av. J.C.) ; bergers surveillant leur troupeau ou en quête d’une bête égarée, chasseurs d’isards, d’ours, de bouquetins ou de perdrix, herboristes, etc. À ces autochtones qui se transmettaient leur connaissance du terrain de génération en génération, on peut ajouter les aventuriers à la recherche de minéraux rares, les pèlerins, les chemineaux, les outlaws, les déserteurs et autres contrebandiers. Ainsi Rondo et Chapelle, les guides de Ramond et de Chausenque, n’avaient pas peur d’avouer être contrebandiers occasionnels. |
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Année |
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Altitude |
Nom du ou des montagnard(s) |
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1739 |
Pic du Canigou |
2.784 m
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Les triangulateurs Cassini & Lemonnier |
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1771 |
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2.504 m |
Le géographe François Flamichon |
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1772 |
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2.801 m |
L’ingénieur géographe Moisset | |||
1774 |
|
2.504 m |
Jean Darcet & Gaspard Monge |
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1786 |
Pic d’Orhy |
2.017 m |
Le capitaine géodésien Reinhart Junker |
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1787 |
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897 m |
Reinhart Junker |
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1787 |
|
1.044 m |
Reinhart Junker |
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1787 |
Pic d’Adartza |
1.250 m |
Reinhart Junker |
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1787 |
|
1.306 m |
Reinhart Junker |
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1787 |
Turon de Néouvielle |
3.036 m |
Reboul, Vidal & le guide Simon Guicharnaud |
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1787 |
Pic du Midi d’Ossau |
2.884 m |
Des bergers engagés par Reboul pour mesurer l'altitude du sommet |
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1789 |
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2.883 m |
Le cartographe espagnol Vicente de Heredia |
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1789 |
Pico del Yerri |
2.665 m |
Reboul & Vidal |
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1789 |
Grand Quayrat |
3.060 m |
Reboul & Vidal |
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1789 |
Pic Crabère |
2.629 m |
Reboul & Vidal |
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1789 |
Pic de Saint Barthélémy |
2.348 m |
Frédéric de Dietrich |
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1790 |
Pic du Bisaurin |
2.668 m |
Vicente de Heredia |
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1790 |
Llena del Boso |
2.566 m |
Vicente de Heredia |
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1790 |
Pic du Lurien |
2.826 m |
Reinhart Junker |
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1791 |
Tendeñera |
2.853 m |
Vicente de Heredia |
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1792 |
| 2.291 m |
Vicente de Heredia |
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1792 |
|
2.805 m |
Vicente de Heredia |
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1792 |
Pic de Montferrat |
3.219 m |
Des bergers, engagés par Reinhart Junker pour délimiter le tracé de la frontière franco-espagnole |
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1792 |
Pique Longue du Vignemale |
3.298 m |
Des bergers, engagés pour mesurer l'altitude du sommet (ascension présumée) |
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1792 |
Pic du Taillon | 3.144 m |
Vicente de Heredia |
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1798 |
|
3.032 m |
La Beaumelle |
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1802 |
Mont-Perdu |
3.355 m |
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1807 |
Pic de Montcalm |
3.071 m |
Le botaniste suisse Augustin Pyrame Candolle & le guide Simon Faure |
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1817 |
Tuc du Gallinero |
2.728 m |
L’Allemand Friedrich von Parrot & Pierre Barrau |
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1817 |
Pic de la Maladeta |
3.312 m |
Von Parrot & Barrau |
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1819 |
|
2.595 m |
Léon Dufour |
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1820 |
|
2.892 m |
Reboul & Dufour |
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1822 |
Pointe de Chausenque |
3.204 m |
Vincent de Chausenque & le guide Jean Latapie de Cauterets |
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1825 |
Pic de Ger |
2.613 m |
Vincent de Chausenque |
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1825 |
Pic d'Arbizon |
2.831 m |
Pierre Toussaint de La Boulinère |
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1825 |
Pic de Palas |
2.974 m |
|
|||
1825 |
Pic de Balaïtous |
3.144 m |
Les géodésiens Peytier & Hossard |
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1825 |
Pic de Troumouse |
3.085 m |
Peytier & Hossard |
|||
1825 |
Pic d’Aret |
2.939 m |
Peytier & Hossard |
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1827 |
Pique d’Estats |
3.143 m |
Les officiers géodésiens Corabœuf & Jean-Jacques Testu |
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1827 |
|
3.110 m |
Peytier & Hossard |
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1837 |
Pique-Longue du Vignemale |
3.298 m |
Henri Cazaux dit Cantouz & Bernard Guillembert |
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1838 |
Première ascension du Vignemale par une femme |
3.298 m |
Anne Lister, les guides Cazaux, Charles & Sanjou |
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1842 |
Pic d'Aneto (ex-Néthou) |
3.404 m |
|
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1846 |
Pic du Marboré |
3.253 m |
Philippe d'Orléans, Duc de Nemours & Marc-Henri Sesqué |
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1846 |
Pic Long |
3.192 m |
Philippe d'Orléans, Duc de Nemours & Marc-Henri Sesquet |
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1847 |
Pic de Néouvielle |
3.091 m |
Vincent de Chausenque & le guide Bastien Teinturier |
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1848 |
Pic de Batoua |
3.064 m |
Le capitaine Loupot |
|||
1848 |
Pic de Campbiel |
3.173 m |
Le capitaine Loupot |
|||
1848 |
Pic de Badet |
3.160 m |
Le capitaine Loupot |
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1849 |
|
2.738 m |
L’ingénieur civil Toussaint Lézat & Jean Redonnet, dit Michot |
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1850 |
Pic de Perdiguère ou Perdiguero |
3.222 m |
Toussaint Lézat & Michot |
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1851 |
Pic d’Arriel |
2.824 m |
Le capitaine Saget & Jean Biraben dit Eschotte |
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1851 |
|
2.716 m |
Saget & Eschotte |
|||
1851 |
|
2.892 m |
Saget & Eschotte |
|||
1851 |
|
3.107 m |
Toussaint Lézat & Michot |
|||
1852 |
|
3.106 m |
Toussaint Lézat & Michot |
|||
1854 |
|
3.050 m |
Toussaint Lézat & Michot |
|||
1856 |
|
3.375 m |
Le Britannique Henry Halkett, les guides Pierre Redonnet & Pierre Barrau fils |
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1858 |
|
2.988 m |
Henry Russell |
|||
1858 |
|
2.948 m |
Henry Russell |
|||
1858 |
|
2.807 m |
Eschotte, Bergé & Smith |
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1858 |
|
3.006 m |
|
|||
1858 |
|
2.881 m |
Alfred Tonnellé, les guides Redonnet & Ribis |
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1864 |
|
2.921 m |
Henry Russell |
|||
1864 |
|
2.903 m |
Russell & Packe |
|||
1864 |
|
3.327 m |
Henry Russell & Hippolyte Passet |
|||
1864 |
|
3.121 m |
Henry Russell & Jean Haurillon |
|||
1864 |
Pic de la Munia |
3.133 m |
Charles Packe, Barnes, les guides Firmin Barrau & Henri Paget, dit Chapelle |
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1864 |
|
2.779 m |
Charles Packe & Chapelle |
|||
1864 |
Pic de Lustou |
3.023 m |
Henry Russell |
|||
1864 |
|
3.293 m |
Russell & un porteur espagnol |
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1865 |
Pics de Ballibierna |
3.067 m |
Charles Packe, Barnes, les guides Firmin Barrau & Henri Paget |
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1865 |
Pic de Cotiella |
2.912 m |
Henry Russell |
|||
1865 |
Pic Russell (ex-Petit Nethou) |
3.205 m |
Henry Russell |
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1865 |
Pic de la Gela |
2.849 m |
Henry Russell & Henri Paget |
|||
1866 |
Besiberri Sud |
3.017 m |
Charles Packe & Dashwood |
|||
1867 |
Seil de la Bacque occidental |
3.060 m |
Henry Russell, M. Streatfield & Firmin Barrau |
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1867 |
Pics d’Enfer |
3.082 m |
Henry Russell & le guide Jean Sarrettes |
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1867 |
Pic de Serre Mourène |
3.090 m |
Charles Packe, Byles & Henri Passet |
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1868 |
Pic d’Albe |
3.118 m |
Henry Russell & le guide Jean Haurillon |
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1869 |
|
3.298 m |
|
|||
1869 |
Pic de Gerbats |
2.924 m |
Alphonse Lequeutre & Henri Paget |
|||
1869 |
Pic d'Abellers |
2.983 m |
Henry Russell |
|||
1870 |
Pic de Maucapéra |
2.709 m |
Alphonse Lequeutre |
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1871 |
Grande Fache |
3.006 m |
Hubert Durand & Pierre Latour |
|||
1872 |
Pic de Boum |
3.060 m |
Henry Russell & le guide Firmin Barrau. |
|||
1872 |
|
2.949 m |
Durand & Clément Catala, dit Sarraïtz |
|||
1872 |
|
2.947 m |
Durand & Sarraïtz |
|||
1872 |
|
2.724 m |
Émilien Frossard & un chasseur d’isards |
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1873 |
Mailh Barrat |
2.985 m |
Henry Russel & Firmin Barrau |
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1873 |
Pointe de Ramougn |
3.011m |
L’ingénieur Michelier |
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1873 |
|
3.006 m |
Durand & Sarraïtz |
|||
1873 |
|
3.1440 m |
Durand & Clément Latour |
|||
1874 |
Pico de l’Anayet |
2.569 m |
Russell, le guide Camy & le chasseur Santiago |
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1874 |
Punta Suelza |
2.972 m |
Henry Russell & Célestin Passet |
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1874 |
Pic de Gabiétou oriental |
3.031 m |
Henry Russell & Célestin Passet |
|||
1875 |
Punta Escarra ou Esquerra |
2.705 m |
Edouard Wallon |
|||
1875 |
|
2.676 m |
|
|||
1876 |
Pic de Garmo Negro (Arualas) |
3.051 m |
Russell, les guides Jean Sarrettes & Pablo Belio |
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1876 |
Pic de Brazato |
2.734 m |
Wallon, Félix Danton, les guides Clément Latour & Jean Sarrettes |
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1876 |
Espalda de l’Aneto |
3.350 m |
Henry Russell, Firmin Barrau & César Cier |
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1876 |
Punta Fulsa |
2.865 m |
Antonin Lacotte-Minard & M. de Champsavin |
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1876 |
|
2.824 m |
Maurice Gourdon & Barthélemy Courrège |
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1876 |
|
2.883 m |
Maurice Gourdon & Barthélemy Courrège |
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1877 |
Pic de Cambalès |
2.965 m |
Henry Russell & Jean Sarrettes |
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1877 |
Pic des Tempêtes |
3.289 m |
Henry Russell & Célestin Passet |
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1877 |
Pic N-O de la Maladeta ou Pic Sayó |
3.205 m |
Henry Russell & Célestin Passet |
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1877 |
Peña Telera |
2.762 m |
|
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1877 |
Pic d’Anisclo ou Soum de Ramond |
3.254 m |
Albert Guyard, Georges Devin, Henri Passet & Célestin Passet |
|||
1877 |
Pic de Basibé |
2.723 m |
Maurice Gourdon & le guide Barthélemy Courrège |
|||
1877 |
|
2.738 m |
Alphonse Lequeutre |
|||
1877 |
|
2.702 m |
Gourdon & Barthélemy |
|||
1877 |
|
2.644 m |
Gourdon & Barthélemy |
|||
1877 |
|
2.622 m |
Gourdon & Barthélemy |
|||
1877 |
|
2.702 m |
Gourdon & Barthélemy |
|||
1878 |
|
2.643 m |
Gourdon & Barthélemy |
|||
1878 |
|
2.862 m |
Gourdon & Barthélemy |
|||
1878 |
|
2.911 m |
Gourdon & Barthélemy |
|||
1878 |
|
2.946 m |
Roger de Monts |
|||
1878 |
|
2.781 m |
Edouard Wallon, les guides Clément Latour & Vicente Faure |
|||
1878 |
Grand Bachimala (ou Pic Schrader) |
3.177 m |
Franz Schrader & le guide Henri Passet |
|||
1878 |
Pic de la Robinera ou Las Louseras |
3.003 m |
Henry Russell & Célestin Passet |
|||
1878 |
|
3.036 m |
Henry Russell, Célestin Passet & Vincent Grassy |
|||
1878 |
Pics d’Eriste |
3.056 m |
Henry Russell & André Subra |
|||
1878 |
Pic d’Escuzana |
2.848 m |
Alphonse Lequeutre & Henri Passet |
|||
1879 |
Première ascension hivernale de l’Aneto |
3.404 m |
Roger de Monts, Barthélemy Courrège & Victor Paget (père d’Henri) |
|||
1879 |
|
3.024 m |
Henry Russell & Célestin Passet |
|||
1879 |
Pique-Longue via le Clot de la Hount |
3.298 m |
Henri Brulle, Jean Bazillac, les guides Sarrettes & Pierre Bordenave |
|||
1879 |
Pic de Bagüeňa ou Tuc de Comajuaňa |
2.946 m |
Gourdon & Barthélemy |
|||
1879 |
Tozal de Box |
2.733 m |
Gourdon & Barthélemy |
|||
1879 |
Serra Sescorjada |
2.440 m |
Gourdon & Barthélemy |
|||
1879 |
Tuc des Armèros |
2.310 m |
Gourdon & Barthélemy |
|||
1879 |
El Castillo du Turbon |
2.492 m |
Gourdon & Barthélemy |
|||
1879 |
Pic de Peguera |
2.879 m |
Gourdon & Barthélemy |
|||
1879 |
Pic de Frondella |
3.063 m |
Edouard Wallon, les guides Clément Latour, Simon Faure & Santiago |
|||
1879 |
Tuc de Mulleres |
3.008 m |
Henry Russell & Firmin Barrau |
|||
1880 |
Première ascension hivernale des Posets |
3.375 m |
Roger de Monts & Célestin Passet |
|||
1880 |
Pico d’Argualas |
3.046 m |
Aymar de Saint-Saud & Jean Sarrettes |
|||
1880 |
Pic d’Aratille |
2.900 m |
Saint-Saud & Sarrettes |
|||
1880 |
Tuc de Colomers |
2.936 m |
Maurice Gourdon, Barthélemy Courrège & Narcisso Ullastres |
|||
1880 |
Grand-Barbat |
2.813 m |
Léonce Lourde-Rocheblave & de Vercly |
|||
1880 |
Pic de Fonguera |
2.883 m |
Aymar de Saint-Saud & Henri Passet |
|||
1880 |
Puig de Linya |
2.863 m |
Saint-Saud & Passet |
|||
1880 |
|
2.670 m |
Saint-Saud & Passet |
|||
1880 |
|
3.036 m |
Saint-Saud & Passet |
|||
1880 |
Punta Alta (ou Pic de Comolo-Pales) |
3.015 m |
Franz Schrader & Henri Passet |
|||
1880 |
|
2.658 m |
Gourdon & Barthélemy |
|||
1880 |
|
2.952 m |
Gourdon & Barthélemy |
|||
1880 |
Pic de Salenques |
2.990 m |
Gourdon & Barthélemy |
|||
1880 |
Pic de Peguera |
2.983 m |
Gourdon & Barthélemy |
|||
1880 |
Pic de Bassiero |
2.900 m |
Gourdon & Barthélemy |
|||
1880 |
|
2.986 m |
Gourdon & Barthélemy |
|||
1880 |
|
2.712 m |
Gourdon & Barthélemy |
|||
1880 | Pic d’Aragüells ou d’Eroueil |
3.037 m |
Russel & Firmin Barrau |
|||
1880 |
|
3.008 m |
Russell, Firmin Barrau & Jean Brunet |
|||
1881 |
|
3.133 m |
Roger de Monts & Chapelle |
|||
1881 |
Pic Gourdon (ex Pic Noir) |
3.034 m |
Gourdon & Barthélemy |
|||
1881 |
|
2.851 m |
Gourdon & Barthélemy |
|||
1881 |
|
3.121 m |
Gourdon & Barthélemy |
|||
1881 |
Pic oriental des Crabioules |
3.116 m |
Roger de Monts & Firmin Barrau |
|||
1881 |
|
3.345 m |
Henry Russell, Firmin Barrau & Célestin Passet |
|||
1881 | Tozal de Guara |
2.077 m |
Aymar de Saint-Saud & Jean Sarrettes |
|||
1881 |
|
3.065 m |
Brulle, Jean Bazillac, Célestin & Pierre Bordenave | |||
1881 |
|
3.034 m |
Brulle, Bazillac, Célestin & Pierre Bordenave |
|||
1881 |
Pic Nègre d’Envalira |
2.825 m |
Gourdon & Belloc |
|||
1882 |
Pic de Clarabide |
3.027 m |
Henry Russell, Firmin Barrau & Célestin Passet |
|||
1882 |
Comaloforno (Comolo-Forno) |
3.033 m |
Henri Brulle, Jean Bazillac & Célestin Passet |
|||
1882 |
Dent d’Albe |
3.114 m |
Henry Russell & Barthélemy Courrège |
|||
1882 |
Pic de Hourgade |
2.964 m |
Henri Brulle, Jean Bazillac & Célestin Passet |
|||
1882 |
|
2.789 m |
Gourdon & Belloc |
|||
1882 |
|
2.843 m |
Gourdon & Barthélemy |
|||
1882 |
|
2.914 m |
Gourdon & Barthélemy |
|||
1883 |
Pico de Cregüena ou pic central d'Estatats |
2.991 m |
Henry Russell, Firmin Barrau & Marcial Trucco |
|||
1883 |
Tuca d’Aguas-Pasas ou Punta de Lliterola |
2.841 m |
Henry Russell, Firmin Barrau & Marcial Trucco |
|||
1883 |
Pics de Tapous |
3.147 & 3.121 m |
Henry Russell, Haurine & Pierre Pujo |
|||
1883 |
Pic & Table des Trois Rois |
2.444 & 2.421 m |
Edouard Wallon |
|||
1883 | Monteixo |
2.904 m |
|
|||
1884 | Pic de Sarrouyès |
2.664 m |
|
|||
1884 | Pic du Portillon d’Oô ou Ollivier |
3.059 m |
Brulle & Célestin |
|||
1884 | Pic Camboué |
3.043 m |
Gourdon & Barthélemy |
|||
1885 |
Tuca d’es Corbets ou Grand Pic de Perramo |
2.909 m |
Russell |
|||
1885 |
Pic des Pavots ou Tuca de Llardaneta |
3.121 m |
Russell, Pierre Barrau fils & André Subra |
|||
1885 |
Astazou par le Couloir Swan |
3.071 m |
F.E.L. Swan & Henri Passet |
|||
1885 |
Pic d’Ourdissetou (Ordizeto) |
2.597 m |
Gourdon & Barthélemy |
|||
1886 |
|
2.825 m |
Saint-Saud & Huot |
|||
1886 |
Pique Roja (pic Rouge) |
2.905 m |
Saint-Saud & Vidal |
|||
1886 |
Pic d’Ascorbes ou Escobes |
2.785 m |
Saint-Saud & Vidal |
|||
1886 |
Pic de Monturull |
2.757 m |
Saint-Saud & Vidal |
|||
1886 |
Pic d’Algas |
3.031 m |
Saint-Saud & Vidal |
|||
1886 |
Pic d’Aratille |
2.900 m |
Saint-Saud & Vidal |
|||
1886 | Hivernale du pic d’Ossau |
2.888 m |
Roger de Monts |
|||
1888 |
Mont-Perdu par la face Nord |
3.355 m |
|
|||
1888 |
|
3.250 m |
Brulle & Célestin |
|||
1888 |
|
3.005 m |
Brulle & Célestin |
|||
1889 |
Couloir de Gaube du Vignemale |
3.100 m |
|
|||
1890 |
Pic de Bugaret |
3.030 m |
|
|||
1890 |
|
3.000 m |
|
|||
1891 |
Pic de Tuquerouye |
2.822 m |
Henri Brulle, Roger de Monts & Célestin Passet |
|||
1891 |
Epaule du Marboré |
3.073 m |
Brulle, Célestin Passet & Bernat-Salles |
|||
1892 |
Tour de Gaulis ou Goritz |
2.797 m |
|
|||
1892 |
Punta de las Olas |
3.003 m |
|
|||
1894 |
Malh Arrouy |
2.965 m |
|
|||
1894 |
Pic d'Estaubé |
2.720 m |
|
|||
1894 |
Soum d'Aspé |
2.969 m |
|
|||
1895 |
Pic d'Aspe |
2.645 m |
|
|||
1895 |
Pic Rouge de Pailla |
2.779 m |
|
|||
1895 |
Taillon par la face Nord |
3.144 m |
Brulle & Célestin |
|||
1895 | Pic Rouge de Pailla par l’arête d’Allanz |
2.779 m |
|
|||
1895 | Pic d’Ossau par l’Embarcadère |
2.888 m |
Brulle, d’Astorg & Célestin |
|||
1896 |
|
2.912 m |
Hippolyte Marcailhou d’Ayméric, Guilhot, Baptiste Olive et les guides Bathémémy Lassalle & Pierre Salvaing |
|||
1897 |
Chipeta Alto |
2.190 m |
George & Henri Cadier |
|||
1897 |
Pic de Pétragème |
2.255 m |
George & Henri Cadier |
|||
1899 |
|
3.015 m |
Henri et Marcel Spont, Nils de Barck & Jean-Marie Sansuc |
|||
1901 |
|
2.747 m |
Ludovic Fontan & Isidore Romeu |
|||
1901 |
|
3.355 m |
Henri Brulle, le comte René d'Astorg, Célestin Passet & Bernat-Salles |
|||
1902 |
|
3.072 m |
Jean d’Ussell |
|||
1902 |
|
2.734 m |
Brulle, d’Astorg & Germain Castagné |
|||
1902 |
|
1.994 m |
Emile Belloc & le guide Sucarrillo |
|||
1902 |
|
2.870 m |
Saint-Saud, ses filles Cécile et Isabelle, Léon Maury & Armand de Gérard |
|||
1902 |
|
2.657 m |
George & Charles Cadier |
|||
1903 |
|
2.630 m |
Brulle, d’Astorg & Germain |
|||
1903 |
|
2.902 m |
Brulle, d’Astorg & Germain |
|||
1903 |
|
2.749 m |
Albert Cadier |
|||
1905 |
|
3.241 m |
Louis le Bondidier & Jean-Marie Sansuc |
|||
1905 |
|
3.350 m |
Louis le Bondidier, Louis Camboué & Sansuc |
|||
1905 |
|
3.332 m |
Le Bondidier, Camboué, Sansuc & Jean-Marie Carrère |
|||
1905 |
|
3.045 m |
Louis Camboué |
|||
1905 | Pic Feixant |
2.995 m |
Henri et Marcel Spont & Dominique Sansuc |
|||
1905 | Pic d’Eriste Nord ou pic Beraldi |
3.025 m |
Le Bondidier & Dominique Sansuc |
|||
1905 |
|
3.003 m |
Louis le Bondidier |
|||
1906 |
|
3.006 m |
Louis Robach |
|||
1906 |
|
3.116 m |
Jean d’Ussel & Fontan de Négrin |
|||
1908 |
|
2.815 m |
Emilio Juncadella & Jean Haurillon |
|||
1908 |
|
3.105 m |
Brulle, son fils Roger, Célestin & Germain |
|||
1911 |
|
2.455 m |
Henri Brulle, Germain & Jean-Marie Castagné |
|||
1911 |
|
2.675 m |
Brulle, Germain & Jean-Marie Castagné |
|||
1911 |
|
2.655 m |
Brulle, Germain & Jean-Marie Castagné |
|||
1911 |
|
2.848 m |
Brulle, Germain & Jean-Marie Castagné |
|||
1911 |
|
2.525 m |
Brulle & Germain Castagné |
|||
1911 |
|
2.702 m |
Brulle & Germain Castagné |
|||
1911 |
|
2.918 m |
Brulle & Germain Castagné |
|||
1911 |
|
2.628 & 2.518 m |
Brulle & Germain Castagné |
|||
1913 |
|
2.855 & 2.750 m |
Henri et Roger Brulle & Germain Castagné |
|||
1913 |
|
3.085 m |
Henri & Roger Brulle |
|||
1913 |
|
2.980 m |
Henri & Roger Brulle |
|||
1913 |
|
3.052 m & 3.065 m |
Henri Brulle, Roger & Germain |
|||
1914 | Grand pic de Bardamina |
3.079 m |
Henri et Roger Brulle, Henri Motas d’Hestreux & Germain Castagné |
|||
1921 |
|
3.160 m |
Georges Ledormeur & Félix Carrive |
|||
1921 |
|
3.125 m |
Ledormeur & Carrive |
|||
1922 |
|
3.185 m |
Jean Arlaud, Raymond d'Espouy & Alba |
|||
1927 |
|
3.083 m |
Arlaud, d'Espouy & Alba |
|||
Nous bornerons là notre liste, nous aurions pu la terminer plus tôt puisque l’année 1889 et l’ascension du couloir de Gaube, longtemps référence absolue en matière de course de glace, réalisée par Henri Brulle, Jean Bazillac et Célestin Passet – qui avaient déja à leur actif la Pique-Longue via le Clot de la Hount (1879) avec Sarrettes et Pierre Bordenave – marque la fin de l’ère des pionniers du pyrénéisme. En 1890, la quasi totalité des grandes cimes pyrénéennes sont conquises, ne subsistent, selon le mot de Russell, que des variantes sur de vieux thèmes, autant dire des miettes. Les défricheurs cèdent peu à peu place aux adeptes de l’engagement physique, de la recherche de la difficulté, du challenge sportif, dont on sait ce qu’en pensait Russell. « La connaissance pittoresque des Pyrénées – ne pas confondre avec leur connaissance scientifique – est aujourd'hui complète, écrit alors Béraldi. Il y a fallu un siècle d'efforts, dont la trace est une série d'écrits formant l'histoire du pyrénéisme. » Le temps des Pyrénées finies commence. Les Pallassou, Pyrame de Candolle, Ramond, Chausenque, de Franqueville et Tchihatchef, Lister, Parrot, Tonnellé, Russell, Packe, Schrader, Lourde-Rocheblave, Wallon, Lequeutre, Saint-Saud, Gourdon, Nansouty, Belloc, Meillon et Spont, ont soit disparu soit sont de moins en moins en phase avec la fièvre d’exploits qui anime les nouveaux venus. « Le pyrénéisme de découverte, incarné par Henry Russell, résume Henri Brulle, c'est moins l'esprit sportif qui l'anime que la soif de solitude et de liberté, l'attrait du pittoresque, de l'aventure, de la pénétration dans le mystère des aspects secrets de la nature. » D’autres conquistadors de l’inutile ont pris ou vont reprendre le flambeau avec davantage de respect de la montagne que ne le pensaient les Anciens : Le Bondidier, D’Ussell, Ledormeur, Falisse, Briet, Robach, l’abbé Gaurier, Arlaud, D'Espouy, les frères Ravier, Henri Barrio, Robert Ollivier, Patrice de Bellefon, Louis Audoubert, Alain Bourneton, etc. Un homme fait transition entre ces deux visions de la montagne, le grand Henri Brulle, dont la carrière commence en 1874 au… Vignemale et qui en 1888 fondera le premier club d’escaladeurs des Pyrénées, avec Roger de Monts et Jean Bazillac – les frères siamois du casse-cou. Viendront plus tard se joindre eux le comte René d’Astorg, Raymond d’Espouy et son ami Jean Arlaud. Même s’il n’appartient pas à la génération de Russell, Brulle se considérera toujours comme un de ses disciples et c'est avec autant de plaisir que de respect mutuel qu’ils se retrouveront a l’Hôtel des Voyageurs ou aux grottes Bellevue : « Nous fûmes quelques privilégiés, ses disciples, relate-t-il dans ses Carnets, que rassemblait autour de lui, dans le parfum de son traditionnel tilleul, partageant son horreur des caravanes tapageuses, prétendant garder la montagne pour nous seuls, le clan Russell, regardant d’un œil hostile les intrus et les profanes. » Les frères Cadier se trouvent également à la confluence des deux écoles. Partis de Luchon le 7 août 1902, ils montent à l’Aneto via le port de Venasque, regagnent le village d’Héas dix jours plus tard, après s’être enfilé une brochette de sommets majeurs : Maladeta, Perdiguère, Crabioules, Gourgs-Blancs, Batchimale, Munia, etc. Ils rééditeront l’année suivante avec un trek qui les mènera du Pic Long au Balaïtous. C’est à Russell que George Cadier, le rédacteur de ces courses, demandera de préfacer leur plaquette, Au pays des Isards. « Ce sont des montagnards modèles, écrit-il, qui ont la bonne fortune d’appartenir à deux écoles, l’ancienne et la nouvelle. Ils ont tout combiné, la marche et l’émotion, non pas factice mais réelle et palpable. Épris surtout de la nature sauvage, et des solitudes blanches ou s’est accumulé le prodigieux silence des siècles, ils ont cherché des routes nouvelles, les ont suivies, en triomphant d’obstacles qui, plus d’une fois, furent vraiment redoutables. Mais ils n’ont couru que des risques nécessaires, sans se laisser guider par l’amour-propre, et de nos jours c'est là un rare mérite. » La devise des frères Cadier est restée célèbre : « Là où passe l’isard passe, l’homme peut passer. » Beau sujet de méditation.
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